Tourbière Bassin du Congo : un énorme puits de carbone

Mercredi 8 Novembre 2017 - 19:32

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La tourbière du Bassin du Congo constitue la plus importante des tropiques et regroupe 30% du dioxyde de carbone des tourbières tropicales.

Un énorme puits de carbone, contenant 30 milliards de tonnes de dioxyde de carbone piégé dans une tourbière, dans la partie centrale du Bassin du Congo, entre le Congo et la République démocratique du Congo (RDC) a été découvert récemment. L'information a été publiée en février 2017, dans la revue "Nature". Ce stock de carbone piégé équivaut à trois ans d’émissions mondiales liées aux énergies fossiles, ou à vingt années des émissions des Etats-Unis liées aux énergies fossiles ou autant que l’ensemble du carbone stocké au-dessus du sol dans les 228 millions d'hectares des forêts du Bassin du Congo.

Selon les analyses isotopiques menées par Greta Dargie, géographe à l’université de Leeds, et ses collègues, la tourbe a commencé à s’y accumuler il y a 10 600 ans. Elle forme désormais une couche épaisse de 2,4 mètres en moyenne (jusqu’à 5,9 mètres par endroits), sur une superficie de 145 500 km2.

Mais, les forêts du Bassin du Congo sont soumises à des pressions croissantes qui pourraient, à terme, entraîner une très forte dégradation et accroître la pauvreté de la population, très nombreuse, qui dépende encore étroitement des ressources spontanées qu’offre la forêt. La transformation des tourbières à des fins agricoles, pétrolières ou minières aurait des conséquences environnementales très lourdes, selon les experts.

Le changement climatique est devenu l’un des défis environnementaux les plus importants auxquels est confronté notre temps. Dans un contexte où des efforts croissants sont déployés et des initiatives encouragées pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre, la publication de la revue "Nature" a suscité un débat considérable et des intérêts entre les secteurs et à travers les frontières.

C’est dans ce contexte qu’une équipe d’experts de l’ONU Environnement s’est rendue à Brazzaville et à Kinshasa, pour discuter de ces dernières découvertes et de leurs implications avec des autorités gouvernementales ainsi que d’autres parties prenantes. Les discussions ont permis aux partenaires d’identifier des actions gagnant-gagnant liées à la conservation et à la gestion durable des tourbières du Bassin du Congo.

Les forêts du Bassin du Congo représentent le second plus grand massif de forêts tropicales au monde, après l’Amazonie. Elles s’étendent sur une superficie de près de 228 millions d’hectares, couvrant le Congo, le Cameroun, la Centrafrique, la Guinée Equatoriale, la RDC et le Gabon. Considéré comme le deuxième poumon du monde, le Bassin du Congo occupe 26% de la surface des forêts tropicales de la planète et abrite une biodiversité exceptionnelle et des peuples uniques. Ces forêts sont essentielles à la survie de l’humanité. Elles génèrent l’oxygène et tiennent également un rôle important dans la stabilité climatique. Les forêts du Bassin du fleuve Congo interviennent dans la régulation des précipitations locales et régionales, en générant 75 à 95% des précipitations de la région. La plupart des précipitations arrosant le continent africain prennent naissance dans cette région. Cela diffère considérablement des autres grandes forêts tropicales et bassins versants terrestres.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo: Tourbières du Bassin du Congo (DR)

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