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Mercredi 11 Novembre 2015 - 9:56

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Parmi les questions qui se posent au lendemain du Référendum constitutionnel du 25 octobre 2015, il en est une qui n’a pas fini de susciter des analyses, des  commentaires, des supputations de toute nature. La voici résumée en quelques mots : que va devenir l’opposition congolaise sur un échiquier politique dont les pièces ont fortement bougé du fait de la victoire incontestable des partisans du « oui » et de la déroute accablante des factions radicales qui prônaient la désobéissance civile, la violence populaire, le déni de la démocratie ? Oui, que se passera-t-il dans les semaines à venir au sein d’un camp qui n’a pas de leader et pas de programme ?

De façon tout à fait naturelle, la majorité présidentielle se réjouit du chaos qui règne dans le camp adverse et espère, sans trop le dire ouvertement, que le désordre créé par l’opposition dite « radicale » s’aggravera, laissant le champ libre pour une longue période de temps. Mais, si l’on y réfléchit bien, notre jeune   démocratie a tout à perdre, rien à gagner à la poursuite du processus de décomposition en cours dans le camp de l’opposition ; surtout dans un moment comme celui que nous vivons où le nouveau Texte fondamental prévoit que celle-ci aura enfin une existence officielle et bénéficiera donc des avantages matériels substantiels qui lui permettront de se faire entendre.

L’une des avancées que la classe politique congolaise n’a pas su réaliser depuis la fin des guerres civiles  de 1997 et 1998 a été l’instauration d’un débat de fond sur l’avenir de notre pays entre les tenants du pouvoir et leurs adversaires. Alors que la confrontation des idées et des projets aurait permis d’ouvrir de nouvelles pistes pour la gouvernance publique et, sans doute, d’accélérer la longue marche vers le progrès que nous avions entreprise au début des années 2000, nous avons assisté à une paralysie progressive de la classe politique qui n’a rien apporté au pays. Si bien qu’il a fallu attendre l’ouverture du dialogue sur le devenir de nos institutions pour que l’on parle enfin de choses sérieuses.

Disons le donc avec force : le temps est venu pour l’opposition de s’organiser en une force structurée, crédible, capable de nourrir de véritables débats sur tous les  grands sujets dont dépend le destin de la nation congolaise. Se trouvera-t-il donc en son sein des hommes et des femmes qui le comprennent et qui jouent enfin sans faux-semblants le jeu de la démocratie ?

 

Vu de la position d’observateur qui est la nôtre, c’est certainement l’un des principaux enjeux des temps à venir. 

Les Dépêches de Brazzaville

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