Opinion

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CPI (2)

Mardi 29 Mars 2016 - 16:00

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Les remarques relatives à la CPI faites ici, hier, ne sauraient masquer celle qui vient immanquablement à l’esprit quand on songe au caractère prétendument universel que cette institution ambitionne un jour d’atteindre, elle qui prétend sans le moindre complexe juger des crimes concernant l’humanité tout entière.

En rappelant ceux commis en Irak par les militaires américains et les agents de la CIA, entre 2003 et 2004 dans la prison d’Abou Ghraib, qui torturaient, violaient, sodomisaient et exécutaient les prisonniers à leur merci, on soulignera qu’il n’est venu à l’esprit d’aucun juge au monde l’idée de poursuivre les supérieurs hiérarchiques de ces criminels, à Washington ou à Langley. Or, non seulement Jean-Pierre Bemba se trouvait en République démocratique du Congo lorsque les crimes ont été commis en Centrafrique par ses troupes, mais encore ces dernières étaient placées sous les ordres des autorités centrafricaines. Deux poids, deux mesures donc !

A la lumière de cet exemple accablant, on mesure mieux pourquoi non seulement les Etats-Unis d’Amérique, mais également, excusez du peu, la Russie et la Chine ne veulent pas entendre parler de la compétence de la CPI dans leurs affaires internes, et pourquoi elles ne le voudront probablement jamais. Voilà  qui ravale la Cour pénale internationale au rang  de « quasi-juridiction » et qui, n’en déplaise à la FIDH, relativise fortement la portée du verdict Bemba. Il suffit, pour s'en convaincre, de considérer l'image  consternante que la Cour de La Haye donne d'elle-même à l'occasion du procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.

A l’heure où l’Union africaine s’apprête à dire officiellement tout le mal qu’elle pense de cette "Cour" qui ne juge et ne condamne que des Africains, l'on comprend mieux les dispositions de la nouvelle Constitution congolaise qui mettent tout citoyen de notre pays à l’abri des décisions à l’emporte-pièce de cette institution d’opérette. La CPI, ce "joker des puissants" que dénonce Stéphanie Maupas dans un livre qui vient tout juste de paraître et qui fait déjà grand bruit (1).

 

 

(1) Stéphanie Maupas : « Le joker des puissants. Le grand roman de la Cour pénale internationale » (Editions Don Quichotte)

Les Dépêches de Brazzaville

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