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Eurêka !

Lundi 3 Mai 2021 - 17:23

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La légende antique nous renseigne qu’ayant découvert le principe de la « poussée » éponyme, Archimède s’était écrié : eurêka ! Cette locution hellénique signifiant « j’ai trouvé », pourrait lui être empruntée par l’humanité avec la mise au point d’un vaccin contre le paludisme. Il y a quelques jours, les chercheurs de l’université d’Oxford et les scientifiques de l’Institut de recherche en science de la santé du centre national de la recherche scientifique et technologique du Burkina faso, ont mis au point un premier vaccin capable de protéger les enfants du paludisme, une maladie redoutable et potentiellement mortelle.

Baptisé "Mosquirix" ou "RTS,S", le vaccin a été développé par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline. Il aide le système immunitaire à vaincre l'agent vecteur du paludisme, maladie causée par la piqûre des moustiques femelles, communément appelées anophèles.

Le vaccin découvert et dénommé R21/Matrix-M est ainsi efficace à 77%. Il est le seul vaccin contre la maladie actuellement disponible, alors que les premiers ne l’étaient qu’à plus ou moins de 50 %. Ce dernier fait partie de plus de 100 vaccins candidats contre le paludisme qui ont déjà fait l'objet d'essais cliniques ces dernières décennies, mais dont aucun n'a montré l'efficacité de plus de 75 %, requise par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il sied de rappeler que des études cliniques antérieures, de moindre envergure, avaient donné des résultats peu probants sur des enfants de 5 à 17 mois, qui l'avaient reçu.

Dans un communiqué, annonçant la bonne nouvelle, le professeur Adrian Hill, directeur de l’institut Jenner à l’université d’Oxford, affirmait : « ces nouveaux résultats donnent de grands espoirs dans le potentiel de ce vaccin » qui va maintenant faire l'objet de tests de plus grande envergure, menés sur cinq mille enfants de moins de trois ans de quatre pays africains.

Il est évident qu’au stade actuel et au-delà du réel espoir suscité par la mise au point du vaccin, les États et les populations n’ont pas intérêt à baisser la garde. Ainsi, la lutte contre le paludisme pourrait être complétée par d’autres moyens si nécessaire, comme la gestion ou la destruction des nids d’incubation des larves de moustiques. Le paludisme est devenu de plus en plus résistant en témoigne la variété des produits pharmaceutiques pour le combattre.

Il importe donc pour les populations de combiner le vaccin aux opérations de salubrité. Cela peut aller des curages de caniveaux au désherbage des sites dans et autour des cités. De même, l’usage des moustiquaires imprégnées  d' insecticide permet d’éviter les piqûres de ces nuisibles bestioles. C’est ce qu’on appelle la prévention dans la lutte contre la maladie. Car, il vaut « mieux prévenir que guérir ». Et la vie est à ce prix.

Valentin Oko

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Édition Quotidienne (DB)

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