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Harris et Trump se tancent

Samedi 14 Septembre 2024 - 16:10

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Pendant un peu plus d’une heure et demie, le 10 septembre, les deux candidats à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre prochain ont exposé leurs visions de la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis. Tous deux ont partie liée avec la gestion des affaires du pays au plus haut niveau dans la mesure où Donald Trump a occupé la fonction suprême avant Joe Biden, et en sa qualité d’adjointe de ce dernier, Kamala Harris connaît elle aussi les arcanes du pouvoir.

Mais l’ancien président comme l’actuelle vice-présidente pourraient ne pas avoir réellement créé la sensation dans leurs prises de parole comme on le pensait à la suite de la première confrontation qui avait opposé, en juin dernier, le président Joe Biden (qui s’est retiré de la course pour un second mandat) et son prédécesseur. « Vous mentez ! » ; « Vous êtes horrible ! », ces outrages ont meublé une bonne partie du débat entre Harris et Trump, la courtoise poignée de main qu’ils ont échangée ne répondant qu’aux devoirs de civilité.

Tour à tour les deux débatteurs ont évoqué le régime des impôts, l’inflation, la protection des classes moyennes, l’immigration, le port d’armes, les emplois, le logement, la santé, la démocratie, le racisme, l’avortement, le processus électoral et son pendant avec les violences ayant suivi le scrutin présidentiel remporté en 2020 par Joe Biden face à Donald Trump. On aura relevé quelque agacement pour le Républicain quand son adversaire lui a rappelé l’assaut de ses partisans contre le Capitole, le 6 janvier 2021, pour revendiquer la victoire « volée » de leur leader.   

Se défendant d’être Harris, pas Biden, ni Trump alors que ce dernier lui imputait les « échecs » du président sortant qu’elle seconde dans la plus haute fonction, la candidate démocrate a tenté visiblement de montrer qu’investie par son parti pour l’élection qu’elle ambitionne de gagner, elle n’est pas un prête-nom. Une façon de sortir du piège des bilans dans lequel, bien souvent, les candidats placés en position de solliciter un second mandat sont précipités quand ils ont un redresseur de torts en face. De ce fait, Donald Trump a eu droit à des questions appuyées sur son exercice passé au point d’être obligé systématiquement de se justifier.

On a eu aussi le sentiment dans la conduite des débats de passer sous silence l’exercice présidentiel de ces quatre dernières années. Ainsi, Harris avait beau être vice-présidente, si échec il y a, a-t-elle suggéré, le président titulaire serait le mieux placé pour l’assumer. Or dans le cas d’espèce, Joe Biden n’était pas devant le prétoire pour en quelque sorte répondre de ses actes. Peut-être donc que Donald Trump n’a pas trouvé un bon adversaire depuis le renoncement de son successeur à se présenter à l’élection capitale.

Il reste à savoir si ce débat aura suffisamment d’impact sur le vote des électeurs américains dans moins de deux mois. Ce qui est sûr, les états-majors des deux candidats vont devoir remanier leurs stratégies de campagne ou les corser à l’aune de cette passe d’armes. Nourrie à la sauce de la rivalité Républicains-Démocrates qui lui est servie par Harris et Trump, la société américaine est partie pour vivre ce clivage pour bien longtemps encore.

Sur la politique extérieure, si on la résume aux conflits d’ampleur en cours, les intentions des deux candidats sont suffisamment claires : mettre fin dans les meilleurs délais à la guerre en Ukraine pour Donald Trump ; convenir d’une sortie de crise à Gaza avec en substance la création d’un Etat palestinien aux côtés de l’Etat d’Israël pour Kamala Harris. Cela veut dire qu’au lendemain du 5 novembre, au moins une guerre se poursuivra. Avec quels gains pour la stabilité internationale ?

Mais qui de Donald Trump et de Kamala Harris prendra la suite de Joe Biden ? Les urnes trancheront et, bien entendu, le monde entier a les yeux tournés vers les Etats-Unis d’Amérique.

Gankama N'Siah

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