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Plus le temps passe …

Samedi 28 Septembre 2024 - 18:02

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Oui, plus le temps passe, plus il devient évident que l’humanité va devoir mieux s’organiser si elle veut résoudre les problèmes que son développement, sa croissance, ses ambitions multiplient au point de mettre en péril sa propre existence. Aggravée par les nouvelles technologies et tout particulièrement par l’intelligence dite « artificielle » dont personne ne peut dire aujourd’hui ce qui sortira à plus ou moins long terme, la menace qui pèse sur l’espèce humaine atteint dès à présent un degré tel que la communauté internationale doit se réorganiser si elle veut survivre à plus ou moins brève échéance.

L’observation attentive des évènements qui marquent le temps présent démontre en effet, sans l’ombre d’un doute, que seule une réforme en profondeur de la gouvernance mondiale peut permettre de résoudre les problèmes qui se multiplient et qui mettent en péril de façon claire l’humanité. Avec au cœur du débat planétaire la réforme des institutions internationales, au premier rang desquelles figure l’Organisation des Nations unies dont les structures, créées il y a quatre-vingts ans, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, sont totalement dépassées.

Pleinement conscients des risques que court l’humanité, les Grands de ce monde plaident pour une réforme de l’ONU qui, en réalité, n’a rien de sérieux. En témoignent la proposition faite très récemment par le président des Etats-Unis Joe Biden de donner à l’Afrique deux sièges permanents au sein du Conseil de sécurité et la demande d’une réforme de l’Organisation suggérée le 24 septembre par le président français Emmanuel Macron. Des interventions, relayées le lendemain par Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo, qui témoignent, certes, d’une prise de conscience réelle des problèmes que pose aujourd’hui la gouvernance mondiale mais qui ne garantissent nullement la mise en œuvre d’une réforme en profondeur des Nations unies.

Les drames qui se déroulent au Proche-Orient et qui peuvent à tout instant générer une guerre totale entre Israël et l’Iran, le conflit qui oppose depuis des mois l’Ukraine et la Russie en Europe centrale, la montée continue des tensions en Mer de Chine méridionale démontrent de façon claire que le monde d’aujourd’hui est aussi instable, sinon même plus, que le monde d’hier. Et que, de ce fait, des conflits de grande intensité peuvent de nouveau se produire dont les conséquences seraient infiniment plus graves que les précédents en raison des armes destructrices que détiennent les nations concernées.

D’où cette conclusion, bien sûr très provisoire, que les puissances morales et religieuses de ce temps doivent elles-mêmes se mobiliser, se coordonner, afin d’amener les Etats et leurs gouvernants à anticiper le pire pour l’interdire. Exactement ce que n’ont pas su faire les gouvernants du siècle précédent.

 

 

Jean-Paul Pigasse

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