Opinion
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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) (1) 1965Jeudi 14 Janvier 2016 - 14:37 Connaître le passé pour apprécier les enjeux actuels, tel est l’objectif de cette série de Brin d’histoire. Pendant les cinq premières années de la République, nous en avons abondamment parlé ici, le combat politique se pratiquait à fleuret moucheté. À partir de 1965, elle se déroule à la kalachnikov. Trois hauts fonctionnaires, Matsocota, Pouabou et Massouemé sont lâchement abattus, le 15 février 1965. Le combat politique prenait un tour sanglant. Depuis, ce sont des milliers d’autres victimes innocentes qui ont fait les frais de la folie meurtrière de nos hommes politiques. On sort à peine de ce cycle continu de violence. Et encore ! Les périls sont toujours là. Le 8 mars 1965, les femmes congolaises mettent sur pied l’URFC (Union révolutionnaire des femmes du Congo) dirigée par Céline Yandza. C’est l’une des organisations de masse du MNR (Mouvement national de la Révolution), parti unique, né à l’occasion du Congrès constitutif du juillet 1964. Rentré de Léopoldville (Kinshasa), dans la charrette des expulsés, un an plus tôt, Edo Ganga, accompagné par les Bantous de la capitale, compose une chanson dédiée à la nouvelle organisation politique et à sa présidente Céline Yandza. C’est au cours de ce même mois que le président Youlou s’évade de sa prison, située derrière le Trésor public (actuel Conseil économique et social). 1965, c’est aussi l’année de la nationalisation, au pied levé, de l’enseignement. En dépit de colloques, d’états généraux. Cinquante ans après nous payons toujours au prix fort les conséquences de cette décision aussi cavalière qu’inopportune. Avant ce choix hasardeux, le Congo comptait quelques rares étudiants dans les filières les plus pointues de formation en France (Polytechnique, Ecole nationale d’administration, etc.). Depuis, plus rien ou presque. L’un des défis de la nouvelle République sera sans doute, l’organisation des états généraux de l’éducation pour déterminer les grandes lignes d’un projet éducatif performant. Tous les autres piliers du développement (santé, agriculture, entre autres) devront aussi s’y coller. L’émergence est à ce prix. Dans un climat passablement délétère, une éclaircie de joie. Les premiers Jeux africains de Brazzaville ont lieu du 18 au 25 juillet 1965. La capitale congolaise, berceau de l’olympisme africain, a abrité, du 4 au 19 septembre 2015, la 11ème édition desdits jeux, cinquante ans après leur création sur les bords du fleuve Congo. Trois événements musicaux majeurs ont marqué cette année 1965. Le premier, en relation avec les premiers Jeux africains, est la présentation de la danse des bouchers, au stade Omnisport, le 24 juillet de cette année-là, en présence du président de la République Alphonse Massamba-Débat. Elle est exhibée par les danseurs Lelo, Kimbolo (Gérard), Berba et Bringo. A cette occasion, La danse des boucher a été promue, danse nationale, par le président de la République. La danse des Bouchers, une chanson de Taloulou Alphonse et les Bantous, illustre parfaitement la rupture métronomique portée par cette danse, créée par deux bouchers, Honda et Balla. À la fin des jeux, la jeunesse africaine, réunie au stade Omnisport, porta la danse des bouchers au-delà du Congo. Le deuxième événement musical, c’est la sortie de la chanson Eloko kombo bolingo de Pamelo, alors connu sous le pseudonyme de Pablito, qui marque avec sa chanson, son retour dans les Bantous de la capitale, après son escapade à Kinshasa, en 1964, dans l’African Fiesta de Nico, Rochereau et Izeïdi. Pour mémoire, il faut rappeler que le 14 janvier dernier, ses amis, en tête desquels, Mulélé Foundoux, ont commémoré les 20 ans de sa disparition. Enfin, l’arrivée sur la scène musicale de Côme Moutouari, dit Kosmos, est le troisième événement musical de l’année 1965. Sa première chanson, Ebandeli ya mosala, casse le box office. Avec un décalage, Kosmos, fêtera, cette année, ses 40 ans de carrière musicale.
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