Sibiti

L’un des grands avantages du Dialogue national qui vient tout juste de débuter à Sibiti résulte de ce qu’il permet de tracer enfin une limite claire entre ceux qui veulent faire évoluer nos institutions et ceux qui s’opposent par définition à tout changement. Autrement dit entre les libéraux qui voient dans la démocratie un système capable de se réformer pour s’adapter aux changements en cours dans la société civile et les conservateurs qui s’enferment dans un carcan institutionnel que rien ne doit modifier.

L’opposition entre ces deux camps n’a rien, si l’on y réfléchit, de très nouveau ni de très original. Il existe chez nous depuis toujours mais existe aussi dans tous les pays qui ont inscrit la liberté au cœur de leur gouvernance publique. Dans le moment très particulier que nous vivons il présente toutefois deux avantages :

° D’une part il permet de distinguer le camp de ceux qui, on ne sait au juste pour quelles raisons,  se réfugient dans l’immobilisme et le camp de ceux pour qui le dynamisme institutionnel doit très logiquement demeurer l’un des moteurs de notre jeune démocratie.

° D’autre part il permet de distinguer, au sein du camp conservateur, ceux qui jouent le jeu de la démocratie en acceptant le dialogue qui leur est proposé et ceux qui le rejettent en refusant de débattre publiquement sur l’avenir de nos institutions. 

N’anticipons pas les résultats de la rencontre de Sibiti, mais disons dès à présent que celle-ci s’annonce à la fois très intéressante et très instructive puisqu’elle obligera les radicaux à se dévoiler, à se distinguer donc des opposants qui jouent, eux, résolument et sans faux-semblants le jeu de la démocratie. Parions même qu’elle fera apparaître en pleine lumière ceux qui comptent s’opposer par la force à tout changement en faisant descendre leurs partisans dans la rue et qui espèrent  convaincre les médias étrangers qu’ils représentent le camp du progrès.

Le Congo, reconnaissons-le, a tout à gagner dans la clarification politique qui se prépare.