Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
La règle constitutionnelleJeudi 12 Novembre 2015 - 12:05 En 1992, le gouvernement de la transition fut chargé de mettre la nouvelle République sur les rails. Cet épisode a durablement marqué certains esprits qui s’attendaient à ce qu’il y eut une nouvelle transition, après le vote de la Constitution du 25 octobre 2015. Ils ont des carrières à assurer et une vie à mener. Une nouvelle transition aurait, sans doute, permis de donner une autre chance à ces dépités de la République. Dans notre pays, la politique, seule, permet des ascensions fulgurantes et des fortunes aussi soudaines que colossales. Beaucoup de gagne-petit sont ainsi devenus riches, parfois très riches, et se voient déjà, pour parodier Malraux, un « destin national ». La politique, c’est comme l’ascenseur, elle permet de monter rapidement l’échelle sociale. Beaucoup d’insipidités ont été racontées pendant tout le débat ayant précédé l’adoption de la nouvelle Constitution. Les rumeurs fantaisistes, burlesques et hilarantes, alimentées par les hommes politiques, dont l’inculture est proverbiale chez nous, ont failli désorienter le public. La méthode Coué a fonctionné à plein régime. Certains politiciens ont pris leurs rêvasseries pour des réalités et ont voulu nourrir la population de leurs chimères. D’incorrigibles ingrats ont cru enfin que leur heure était arrivée. Ils caressaient le rêve d’une improbable cohabitation via un gouvernement d’union nationale. Que nenni ! L’histoire nationale est coutumière de ces extravagances. C’est le signe que nos hommes politiques sont parfois d’une insoutenable frivolité. Lorsqu’une nouvelle constitution est votée, elle pose elle-même les conditions de son application. Au surplus, les dispositions transitoires permettent d’éviter une paralysie de l’Etat. C’est ainsi qu’en dépit de la promulgation de la nouvelle Constitution, le président, les députés, les sénateurs, ainsi que toutes les institutions issues d’élections, restent en place, jusqu’au terme de leur mandats respectifs. Compte tenu de la nouveauté que représente la présence d’un Premier ministre, il est probable que le profil du gouvernement sera revu pour l’arrimer à l’esprit du nouveau texte constitutionnel. La République ne s’arrête pas, elle continue de fonctionner. Le 25 octobre dernier, le peuple congolais a signé l’acte de naissance de la nouvelle République, fondée sur un président, pivot des institutions, un Premier ministre qui détermine et conduit la politique et un Parlement dont les membres ne pourront simultanément participer au gouvernement. C’est un legs de la Constitution de 1958. Mais la nouvelle Constitution congolaise s’en écarte par de nombreux aspects, notamment par l’institution des conseils consultatifs. Il faut simplement souhaiter que le prochain Premier ministre ne soit simplement un « collaborateur », expression condescendante d’un ancien président français. Sa tâche est ardue. Il lui faut du cran pour mettre en musique le « travaillons d’abord » du chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, pour ne pas être réduit à inaugurer les chrysanthèmes, même si elles confèrent, par certains côtés, le sentiment de l’immortalité. Le futur Premier ministre devra trouver ses marques, pour ne pas faire de la figuration. C’est à sa capacité à gérer la République qu’il sera jugé. Face aux enjeux en perspective, les bons profils à ce poste ne sont pas légion dans notre pays. À ce poste, il faut un homme à la compétence reconnue et indiscutable, pondéré sans être latitudinaire. Le président de la République doit avoir son idée à ce sujet. Il saura dénicher l’homme de la situation, « l’oiseau rare », comme disait l’artiste. Pour revenir au sujet du jour, ceux qui s’attendaient à une paralysie de la République en sont pour leurs frais. Leur activisme débridée a fait choux blanc. Pour des gens qui se piquent d’incarner l’alternative, le simplisme de leurs analyses, ou de ce qui en tient lieu, est effarant. La règle constitutionnelle a joué pleinement et la République n’a pas connu de temps mort. MFUMU Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |