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Tout bien considéré

Samedi 13 Février 2021 - 15:51

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Alors que les cartes se rebattent sur la scène diplomatique planétaire l’Europe, la Vieille Europe, ferait bien de mieux s’organiser pour peser son juste poids dans la conduite des affaires mondiales. Le moins, en effet, que l’on puisse dire au vu des évènements récents est qu’elle projette de son Union – qui, soit dit en passant, est l’une des plus riches, des plus prospères de la planète – l’image d’une communauté fragilisée par le départ brutal du Royaume Uni, par le manque de solidarité des anciens pays de l’Est tels que la Pologne et la Hongrie, par la gestion discutable et discutée de la pandémie du coronavirus, mais aussi et surtout par le peu d’influence qui est la sienne aujourd’hui dans la gestion des crises qui affectent différentes régions du monde et dont elle subira inévitablement les conséquences à plus ou moins court terme.

L’observation attentive de l’actualité fait apparaître cruellement qu’au cœur des défis que l’Union européenne va devoir relever sans délai figurent en bonne place le manque de cohésion et la lourdeur de sa gouvernance. Dénoncées avec de plus en plus de force par les élus du Parlement européen, mais aussi par les observateurs des grands médias présents à Bruxelles comme par les experts qui analysent en continu les actions de l’exécutif européen, les failles dans la gestion de l’union se multiplient. Elles créent un climat délétère qui pourrait aboutir à la désunion que redoutaient nombre de dirigeants européens lorsqu’au sortir de l’implosion de l’URSS, il y a trente ans, la communauté européenne s’est agrandie au point de compter vingt-huit Etats, vingt-sept aujourd’hui depuis le Brexit.

Nous sommes bien conscients qu’une telle analyse nous vaudra à nouveau de sérieuses critiques de la part des autorités de Bruxelles,  critiques que nous publierons bien sûr et sans le moindre complexe dans les colonnes de ce quotidien. Mais l’Union européenne en général et les deux grandes puissances  - l’Allemagne et la France – qui en sont plus que jamais le moteur principal doivent aujourd’hui prendre la juste mesure de la déception qui gagne peu à peu la communauté internationale dans son ensemble mais tout spécialement le monde dit « émergent » au sein duquel l’Afrique occupe une place chaque jour plus importante du fait de son poids démographique, de l’ampleur de ses ressources naturelles, du rôle qu’elle est appelée à jour dans la lutte contre le dérèglement climatique et pour la protection de la nature.

Cette déception tient au fait que dans le moment où la Chine renforce sa présence sur le continent, où la Russie s’emploie à y reprendre sa place, où les Etats-Unis de Joe Biden en mesurent mieux l’importance grâce notamment au rôle que joue à ses côtés son prédécesseur Barack Obama, l’Europe ne se préoccupe guère d’aider à la gestion des crises qui dévastent la région du Sahel, qui menacent la Corne de l’Afrique, qui déstabilisent dangereusement l’Afrique centrale comme on le voit en Centrafrique et dans les provinces de l’Est de la RDC. Dans le contexte pour le moins instable dans lequel vit le monde actuel rien, en vérité, ne serait plus important, plus apprécié par les peuples du continent que de voir l’Union européenne s’engager à leur côté sur la voie du développement durable.

Encore faudrait-il que les autorités de Bruxelles en prennent conscience. Parole d’observateur !

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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