Opinion
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Une guerre troublanteSamedi 29 Février 2020 - 17:15 La guerre ! la guerre ! se lamente-t-on sur place en Syrie et au-delà des frontières de ce pays ravagé par neuf années d’un conflit interminable. Pour ce qu’ils ont d’exceptionnel dans l’art de souffler le chaud et le froid, les grandes puissances alternent condamnations et promesses de médiation sans jamais, pour ce qui est de la dernière donne, parvenir à avancer franchement. A son tour la presse compte et décompte les victimes, reprend comme elle peut les propos des grands de ce monde, tourne et retourne les titres en une de ses éditions. Elle se rend compte de l’absence de perspective. Non, plutôt ! A mesure que les troupes du régime syrien progressent dans les zones « hostiles », que les insurgés résistent ou gagnent une petite portion de terrain, les analyses changent. Ce qui paraît tout à fait normal. On ne reste pas statique pendant que les choses bougent dans un sens ou dans un autre. Au tout début du conflit, en raison du dynamisme des révolutions arabes éclatées principalement dans le Maghreb ; du fait qu’elles ont évincé coup sur coup plusieurs régimes, le départ de Bachar al Assad était sur toutes les lèvres. La gloire n’est pas de le voir toujours en place, elle n’est pas non plus dans l’empressement de certains à soutenir sans retenue les rebelles qui avaient pris les armes contre l’ordre établi sans savoir qu’ils triompheraient par eux-mêmes. Au regard des souffrances qu’endure le peuple syrien depuis lors, il n’est pas incommode de renvoyer les belligérants dos à dos. Il n’est pas non plus inopportun d’observer avec beaucoup d’appréhensions l’internationalisation de ce conflit. Il semble que l’appui apporté par la Russie au pouvoir syrien a permis à celui-ci de conquérir d’immenses portions du territoire naguère tombés sous le joug des rebelles. Une question tout de même : la situation des populations civiles résidant dans les zones ainsi libérées est-elle meilleure ? Si les autorités travaillent à cela, tant mieux ! Il est aussi vrai que cette guerre a jeté hors de Syrie des milliers et des milliers de citoyens. Les images des camps qui accueillent les réfugiés renseignent néanmoins sur le calvaire de ceux qui y habitent. C’est justement sur le compte des réfugiés que la Turquie qui en fait les frais depuis le début de la guerre en a assez. Ankara exprime cependant son ras-le-bol par des méthodes qui ne lui épargnent pas les critiques des observateurs. Son engagement militaire à Idlib, à l’intérieur même des terres syriennes, certains disent aux côtés des djihadistes qui ont semé le chaos dans les régions qu’elles contrôlent, est critiqué. Alors que les présidents Poutine et Erdogan semblent les seuls recours pour aider à la sortie de crise, la tournure que prennent les événements à la frontière turco-syrienne met le feu aux poudres. Tantôt l’OTAN déclare apporter son soutien à la Turquie, son alliée, tantôt des sons discordants viennent des capitales occidentales, tantôt Ankara fait pression en brandissant la menace de laisser les réfugiés envahir l’Europe, sans être écouté. Au fond, cette guerre syrienne est simplement troublante. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |