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Mercredi 21 Septembre 2016 - 14:56

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Ce que démontre de façon accablante, contrairement à ce que l'on espérait, la soixante-douzième session de l'Assemblée générale des Nations unies, à New-York, c'est bien que les grandes puissances ne sont pas près de s'entendre sur les sujets essentiels dont dépend l'avenir de l'humanité. Faisant mine de s'engager sur la question douloureuse des migrants, mais ne prenant aucune décision sérieuse pour la résoudre, elles agissent comme elles n'ont cessé de le faire ces dernières années sur la question de la lutte contre le dérèglement climatique : elles parlent, professent, déclament avec emphase, mais ne s'engagent pas dans les actions concrètes qui permettraient de résoudre la crise en gestation.

Ne nous faisons pas d'illusion, il en ira ainsi tant qu'une réforme en profondeur de l'Organisation des Nations unies ne mettra pas un terme au tutorat de fait qu'exercent les "Grands" depuis la fin de la deuxième guerre mondiale par le biais du Conseil de sécurité. Conçu dans un contexte qui n'existe plus, où les Etats-Unis, la Russie et l'Europe tenaient, comme on dit, le haut du pavé, le "machin" ne reflète plus les véritables rapports de force au sein de la communauté internationale. Il perpétue une forme de gouvernance mondiale qui a fait son temps et que l'émergence de l'Afrique, de l'Amérique latine, de l'Asie relèguera bien vite dans les oubliettes de l'Histoire.

Le plus inquiétant, dans ce contexte, est que les querelles opposant les grandes puissances semblent sur le point de dégénérer à nouveau. Nous en avons eu la démonstration mardi lorsque les Etats-Unis et la Russie se sont affrontés sur la Syrie à fleurets démouchetés sans se soucier de savoir ce  que le reste du monde pense de leur intervention. Alors que l'on espérait voir l'ONU se préoccuper enfin des grandes questions dont dépend le sort de l'humanité, nous avons assisté au spectacle désolant d'hommes d'Etat s'étripant en public sans tenir le moindre compte de ce que pense d'eux l'opinion publique mondiale.

La montée des tensions entre les "grands" au Proche et au Moyen-Orient, en Asie du sud, en Europe de l'Est déjoue le pronostic des observateurs qui pensaient, comme nous, que la raison l'emporterait enfin sur la passion du pouvoir. Elle est préoccupante à tous égards.

 

 

 

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