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Culture et SantéLundi 7 Avril 2014 - 5:24 La culture est le propre de l’être humain, et l’humain est au cœur de la politique de santé. Alors, pourquoi ne pas favoriser l’accès à la culture des personnes qui en sont éloignées en initiant, comme l’ont fait certains pays, des programmes nationaux impliquant les ministères de la Santé et de la Culture dans une démarche de partenariat privilégié entre hôpitaux et partenaires culturels et pour une sensibilisation tous azimuts des questions de santé ? Ces partenaires peuvent également être des associations humanitaires, ainsi que nous le démontre l’ONG américaine Mercy Ships, qui a réussi à bord de son navire-hôpital à opérer 1 845 patients sélectionnés dans les douze départements du pays en sept mois d’activité, détruisant l’argument fallacieux selon lequel certaines maladies ne sont pas du ressort de la médecine. Cette action coïncidant avec la célébration de la Journée mondiale de la santé du 7 avril par l’Organisation mondiale de la Santé, il faut peut-être y voir un signe précurseur de la prise en main plus significative des questions de santé en République du Congo ? Cette action humanitaire a permis de mettre en évidence des pathologies existant au Congo, mais considérées souvent comme des maladies honteuses et que l’on n’ose pas déclarer. On serait encore plus surpris de savoir combien nombreux sont les Congolais qui cachent leurs malades atteints de ces pathologies et pour lesquels aucun traitement jusqu’alors n’avait été proposé. Que ce soit en chirurgie maxillo-faciale, en chirurgie plastique et reconstructive, et même dans des domaines comme la santé des femmes, l’ophtalmologie et l’orthopédie, les Congolais avaient une certaine pudeur à partager ces maladies qui déforment et rendent souvent les patients méconnaissables, préférant dans bien des cas la stigmatisation et l’évocation des mauvais esprits. Ainsi, dans le cadre d’appels à projets, les établissements hospitaliers et les structures culturelles devraient-ils concevoir des actions permettant de nouveaux espaces de coopération, mais surtout de sensibilisation sur les possibilités insoupçonnées de la médecine et contre la fatalité. Cela correspond à repenser la santé dans une dimension plus humaine et donc plus associative, comme l’ont fait Mercy Ship et les bénévoles à bord du navire en organisant parallèlement des actions de formation des Congolais en santé ainsi qu’en assainissement, agriculture, élevage, etc., inscrivant pleinement l’hôpital dans la cité et en faisant de la culture l’objet de tous. Nous devons dans cette même optique soutenir et célébrer chaque année, le 7 avril, à la suite de la journée de sensibilisation sur l’autisme, le 2 avril, la Journée mondiale de la santé comme des centaines d’autres organisations en sensibilisant et en informant de mieux en mieux les opinions publiques sur des questions telles que la morbidité, la mortalité ou la souffrance. « Les souffrances inacceptables de la mère et de l’enfant » est le thème qui avait été retenu en 2005 et qui a cédé la place en 2014 aux « Mesures à prendre pour nous protéger contre les vecteurs des maladies graves » que sont les moustiques, les punaises, les tiques et autres insectes. Ne dit-on pas que notre capital inaliénable le plus précieux est notre santé ? Hélas, le constat mondial est désespérant et encore plus dans nos pays prétendument sur la voie de l’émergence, mais en défaut de conditions de vie nécessaires au maintien d’une bonne santé. Mais sachons-le, dans les pays dits développés, il y a également disparité devant la santé. Il n’y a donc pas, convenons-en, matière à satisfaction, mais plutôt nécessité d’une plus grande prise de conscience du travail considérable de sensibilisation et de prévention à effectuer en matière santé. Ferréol-Constant-Patrick Gassackys Edition:Édition Quotidienne (DB) |