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Samedi 25 Juin 2022 - 18:00

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Brazzaville, comme les autres localités du Congo, s’est réveillée le 24 juin tout en couleur. Partout se dressent des banderoles à la gloire des scrutins des 4 et 10 juillet, au cours desquels les Congolais en âge de voter départageront les candidats en lice pour les législatives et les locales. Très nombreux, les postulants se découvrent tout philanthropes et pleins de sollicitude à l’égard de leurs compatriotes-électeurs. Ils savent qu’en votant pour eux, ces derniers poseront un acte bénéfique pour leur carrière politique les cinq ou six prochaines années. 

Affiches, photos, logos et messages accompagnent cette grande mise en scène à valeur de test pour les élus sortants et les candidats qui se jettent pour la première fois dans une compétition de cette envergure. Une campagne électorale sort toujours de leur  gîte les énergies qui sommeillent dans le mental des acteurs politiques et de leurs partisans. Avant le lancement officiel de celle-ci, comme s’ils voulaient prendre de l’avance sur les événements, certains postulants ont élu domicile dans les circonscriptions de leur choix. Ils y entament dès maintenant une veille de deux longues semaines.

Les premières impressions du début de cette campagne électorale sont qu’elle ne sera pas une ballade de santé pour chacun de ceux qui ambitionnent un siège de député à l’Assemblée nationale ou dans les conseils locaux. Face aux anciennes formations politiques parmi lesquelles on peut citer le Parti congolais du travail, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale, le Rassemblement pour la démocratie et le progrès social, le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral ou encore le Mouvement action et renouveau, de jeunes partis émergent peu à peu et veulent imprimer leur rythme. Il sera intéressant de suivre leur parcours pendant ces scrutins.

Citons en particulier l’UDH-Yuki dont les héritiers de Guy-Brice Parfait Kolélas veulent perpétuer l’héritage en glanant des suffrages dans plusieurs circonscriptions du département du Pool considéré comme leur « vivier » naturel. Toujours inscrit sur la liste des candidats à l’élection présidentielle, le leader du PAR, Anguios Nganguia Engambé, a décidé cette fois de se lancer à la conquête des sièges de député et de conseiller en positionnant ses cadres à Brazzaville et à l’intérieur du pays. Il espère apporter la pierre de son parti à l’édification de la jeune démocratie congolaise.

Dans le même ordre d’idées, de nombreux candidats inscrits en qualité d’indépendants apportent dans cette campagne électorale une dynamique observable dans la qualité des messages accolés à leurs kakémonos. Ils parlent de changement, d’innovation et, comme dirait l’autre, de « faire la politique autrement ». Il n’est pas certain que ces seuls slogans suffiront à les faire élire, mais ils sont à peu près sûrs d’entrer de plain-pied dans un univers complexe où le succès est souvent au bout de la persévérance.

Obstination est aussi l’attitude que doivent adopter les femmes candidates aux deux scrutins. La veille et même quelque temps plus tôt, des campagnes de formation ont été initiées à leur profit pour les préparer à agir comme des actrices prêtes à « combattre » en politique. On verra le score qu’elles réaliseront sur l’ensemble du territoire national et quelle place les partis dans lesquels elles militent leur auront réservées. Petit à petit, on peut le dire sans avoir besoin de parier sur l’avenir ni fermer les yeux sur les dysfonctionnements souvent décriés, les élections au Congo gagneront en crédibilité.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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