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La dureté du terrainSamedi 16 Janvier 2016 - 12:00 S’il fallait à l’IDC-FROCAD une occasion pour mûrir à l’épreuve du terrain, la Convention que les deux plateformes de l’opposition congolaise qui se veut radicale a tenue, du 8 au 13 janvier 2016, à Brazzaville, en a sans doute été une. Ne serait-ce que le fait d’avoir allongé de trois jours supplémentaires les délais de clôture de leur rencontre qui aurait dû s’achever dimanche 10 janvier. Et ce n’est qu’une première épreuve avant d’autres, peut-être plus difficiles à franchir. Les leaders ne le réalisent que parfaitement. Voici comment : Après six jours de conclave, le communiqué final des travaux de la Convention, long de dix pages, vous laisse sur votre soif. En effet, pour qui a eu l’habitude de feuilleter les précédentes déclarations de l’IDC-FROCAD, la seule grande avancée, appelons les choses telles qu’elles se présentent, est la reconnaissance tacite par ses dirigeants de l’avènement de la nouvelle République. D’où les préconisations qu’ils énumèrent pour acter leur participation au scrutin présidentiel du 20 mars : commission indépendante, fichier électoral fiable, identification électronique des électeurs, cartes biométriques, bulletin unique. La politique n’étant pas toujours l’art de se voiler la face, les responsables de l’IDC-FROCAD auraient mieux fait d’annoncer clairement à leurs militants et sympathisants qu’ils ont pris acte de la nouvelle donne, comme avant eux les autres forces politiques naguère opposées au processus de réforme des institutions, comme globalement les partenaires extérieurs du Congo. Et qu’ils se mettent désormais au travail pour prendre part à la compétition électorale. Le dire à demi-mot, comme ils viennent de le faire, renseigne à peu-près sur la complexité de la période dans laquelle se trouve cette partie de l’opposition aujourd’hui. Dans quelques jours, le terrain va commander que l’IDC et le FROCAD désignent leurs représentants aux différentes instances électorales. Ils puiseront assurément dans leurs rangs des Congolais, les mêmes qui vont et viennent d’un parti à un autre, d’une plateforme politique à une autre, depuis à peu-près vingt-cinq ans. Autant dire que si certains des dirigeants avaient exprimé leur mécontentement par la désertion de leurs anciennes formations ou alliances politiques, le tour viendra où eux-mêmes devront être confrontés à la fronde de leurs fidèles qui les quitteront pour leurs adversaires, parfois tambour battant. Ce pourrait être en pleine campagne électorale, en pleine opération électorale, et ils devront à leur tour assumer ce genre de déceptions, y compris celles que pourront éventuellement procurer les urnes. Ajoutons à ce qui vient d’être dit ces petits bouts de phrases entendus à l’ouverture de la Convention de l’IDC-FROCAD pour en apprécier les enjeux : « le principal résultat de la convention est la mise en place d’une organisation durable et efficace de l’opposition congolaise réelle tout en garantissant l’autonomie de chaque plateforme et ses marges de manœuvre », lançait Pascal Tsaty-Mabiala à l’appui d’une action politique s’inscrivant dans la durée. Ce qui ne semblait pas être l’approche des deux autres orateurs du jour : « Le but poursuivi par ces assises est de faire le point des acquis et des faiblesses de notre démarche politique et organisationnelle afin de mieux structurer la résistance », déclarait André Okombi Salissa. « Je nous exhorte à nous dépasser et à discuter sans tabou afin de prendre les bonnes décisions qui permettront le retour à l’ordre constitutionnel » plaidait Claudine Munari. Pour dire combien, en politique, comme dans la vie de tous les jours, le terrain peut être la mesure de toute chose. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |