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Retour sur un anniversaire

Jeudi 17 Décembre 2015 - 13:45

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Le Congo a célébré, le 28 novembre dernier,  le 57ème anniversaire de la naissance de la République. C’est à la nouvelle République, née, on nous l’a dit à cette occasion, le 6 novembre 2015, de donner des signaux forts des changements attendus par le public. Les hommes politiques, tous bords confondus, doivent changer leur rapport à la politique, pour mettre, au premier plan, l’intérêt général, qui s’est noyé dans les calculs et les intérêts personnels.

Cet anniversaire de la République est, mieux vaut tard que jamais, l’occasion de recommander avec insistance la réhabilitation de  la politique, discréditée dans notre pays. Elle est, plus que jamais, synonyme de mensonge et de cavalcade. Plus on est apte à faire des cabrioles, plus on monte en puissance dans une partie de l’opinion politique congolaise. L’engagement est désormais, dans ce domaine, un leurre, et le retournement de veste, la règle. A cause des politiciens versatiles, la politique n’est plus ce sacerdoce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. C’est ainsi qu’aujourd’hui, n’importe quel quidam, sorti du diable vauvert, à coup d’apparitions médiatiques, pense que son heure est arrivée et bombe le torse. Une partie du peuple, qui aime ces simagrées, applaudit, souvent à ses dépens. La sagesse suggère de saisir la proie plutôt que l’ombre.

Dans la nouvelle  République qui se mettra en place, les médias, publics en particulier, doivent devenir de véritables instruments d’information, d’éducation et de distraction, comme le suggère l’inévitable référentiel qui a toujours influencé l’action dans ce domaine. On observe, de ce côté, une frilosité contre-productive. A l’heure de la globalisation de la communication, les médias publics doivent prendre l’initiative et non être en réaction permanente. Ce faisant, ils  contrarieront  la désinformation déversée par les chaînes étrangères qui distillent leur information-venin, avec les dégâts que l’on sait. L’antidote est une information de qualité, pour peu que les moyens soient dégagés à cette fin. La victoire de l’information est à ce prix. D’où, l’urgence de l’accroissement du budget des médias d’Etat et de la mise en place de l’aide à la presse privée. Au surplus, pour les médias d’Etat, une réflexion sur leur financement et leur réorganisation s’impose pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle de phare des consciences.

Dans la nouvelle République, les partis politiques, qui ont montré, à la fois, leurs limites et leur anachronisme, doivent s’adapter pour ne pas demeurer ces coquilles vides qui  bourdonnent uniquement lors des élections. A ce discrédit, il faut ajouter la disparition des divergences doctrinales qui ont conduit à l’existence de partis politiques sans idéologies et interchangeables. Ils ont abdiqué leur rôle de formation et réduit les militants en une clientèle allant au plus offrant. Je l’ai déjà dit ici même. Ce qu’ont bien compris les néo-militants qui participent indifféremment aux meetings de tous les partis contre les espèces sonnantes et trébuchantes. « Y a du boulot », comme le disait, de manière prosaïque, une personnalité étrangère.

Le micro-trottoir de Télé-Congo, diffusé le jour de la fête de la République, a montré que les Congolais ne connaissent pas leur histoire. La date du 28 novembre 1958, par exemple, reste une énigme pour la majorité de la population. Ce qui est fortement déconcertant et affligeant.  D’où, l’intérêt d’accorder une place plus importante à l’apprentissage de l’histoire du Congo dans les programmes d’enseignement. D’une manière générale, la culture générale a dangereusement chaviré dans notre pays. Les  partis politiques doivent  renouer avec la formation politique qui  a permis, à certains de leurs dirigeants, en tant que militants, pour une partie tout au moins, d’être des citoyens responsables.

C’est ici, l’occasion de mettre en avant la volonté du chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, de réhabiliter l’instruction civique dans le cursus scolaire, et de souligner les inlassables efforts déployés dans ce sens, sur le terrain, par le ministre Collinet Makosso.  L’instauration de la nouvelle République est à ce prix, parce qu’elle exige du citoyen, outre le sens de l’épaisseur historique et la conscience, le civisme, dans un souci constant de s’améliorer, de servir son pays et de contribuer à y améliorer les rapports entre les concitoyens. Voilà ce que m’inspire ce retour sur un anniversaire.

 

 

MFUMU

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