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Vers un nouveau quinquennat semé d’embûches

Mardi 19 Avril 2022 - 13:34

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Rien, certes, n’est encore joué en France où le second tour de l’élection présidentielle se déroulera dimanche prochain, mais quitte à être démenti par les faits, nous faisons partie de celles et ceux qui sont convaincus que le chef de l’Etat sortant, Emmanuel Macron, sera réélu pour un nouveau et dernier mandat de cinq ans. Une conviction que partagent la plupart des  observateurs de la scène politique et qui se trouve fondée tout à la fois sur les sondages d’opinion se multipliant à l’approche du scrutin et sur les négociations se déroulant en public et en sous-main au sein de la sphère politique.

Si nous anticipons ici le résultat probable de cette élection, c’est pour souligner le fait que ce nouveau quinquennat s’annonce semé d’embûches dont il est important pour les partenaires de la France de mesurer dès à présent la vraie dimension.

° Embûches politiques, d’abord, en raison de la forte poussée de l’extrême droite sur toute l’étendue de l’Hexagone, dans le Sud notamment, et peut-être plus encore des tenants de l’écologie sur laquelle Jean-Luc Mélenchon a surfé avec un talent rare dont Emmanuel Macron va devoir tenir le plus grand compte. Deux mouvements qui rendront particulièrement délicates les élections législatives dans les semaines à venir et qui, de ce fait, risquent d’ébranler fortement la majorité présidentielle.

° Embûches économiques et financières, ensuite, qui résultent de l’ampleur des promesses faites par Emmanuel Macron tout au long de sa campagne électorale dont la tenue sera difficile, voire même impossible en raison du surendettement de l’Etat français qui atteint un niveau déjà dangereux : 116 % du produit national brut ! Un déséquilibre financier que l’Etat sera contraint de réduire fortement dans les mois à venir s’il veut garder sa place et son influence sur la scène mondiale, au sein de l’Union européenne notamment.

° Embûches stratégiques, enfin, qui sont la conséquence des erreurs commises par ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le premier étant directement responsable de la crise provoquée par l’assassinat du Guide libyen, Mouammar Kadhafi, il y a onze ans, qui dévaste aujourd’hui l’immense région du Sahel et du Sahara, le second s’étant montré incapable de bâtir l’alliance diplomatique et militaire qui aurait permis de lutter efficacement contre la montée en puissance des mouvements islamistes sur lesquels surfent des trafiquants de toute nature.

Confronté à ces problèmes dont il n’est qu’en partie responsable, Emmanuel Macron, s’il est réélu, va devoir en prendre compte et renouer des relations de confiance avec les partenaires de la France. En Europe, bien sûr, dont il assumera la présidence jusqu’ à la fin du mois de juin, mais aussi et plus encore en Afrique qui a mal, très mal vécu les erreurs commises par ses prédécesseurs et avec laquelle il n’a pas su restaurer la confiance autrement qu’en paroles durant son premier mandat.

Prendre la juste mesure de l’importance que le continent a aujourd’hui et aura plus encore demain sur la scène mondiale est assurément l’une des mesures qui lui permettra de contourner les embûches dressées sur la voie de son nouveau mandat. Attendons et voyons s’il en a pris conscience !

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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