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Et l’Afrique s’imposa …

Samedi 24 Décembre 2022 - 15:45

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S’il fallait une preuve, dans le temps très particulier où nous vivons, que le meilleur peut sortir du pire, les événements de ces derniers mois l’apportent, du moins pour ce qui concerne l’Afrique. Plus un jour ne passe, en effet, sans que l’une ou l’autre des grandes puissances de la planète annonce des décisions positives pour le continent et sans que les organisations de la gouvernance mondiale affirment, de leur côté, leur volonté d’accompagner les peuples africains dans leur longue marche vers le développement durable.

Ceci étant dit, ne nous voilons pas les yeux et regardons la vérité en face : ce double basculement est dû au fait que l’Afrique, dans son ensemble, devient un acteur incontournable de la scène mondiale en raison, d’une part, de son poids démographique, d’autre part, de l’immensité de ses ressources naturelles et que, par conséquent, lui faire la cour d’une façon ou d’une autre constitue un objectif stratégique majeur. Pour les Grands de la planète, bien sûr, qui espèrent en tirer à court terme de grands profits matériels et politiques, mais aussi pour les institutions internationales qui comptent, quant à elles, en tirer un regain d’influence.

Au-delà des progrès de toute nature que ce double basculement va certainement générer à plus ou moins court terme, la communauté africaine dans son ensemble doit s’organiser pour faire en sorte que la présence accrue des Grands de la planète sur son vaste sol ne plonge pas le continent dans une « guerre froide » qu’il aurait le plus grand mal à contenir. La rivalité de ces mêmes Grands risque fort, en effet, de déboucher sur des conflits plus ou moins larvés en vue desquels leurs gouvernants se préparent manifestement dès à présent comme on le constate aujourd’hui au Mali, au Burkina Faso, en Centrafrique et très probablement demain en République démocratique du Congo ou dans la Corne de l’Afrique.

Dans ce contexte très stratégique, deux actions majeures s’imposent aux cinquante-cinq Etats du continent :

° La première est le renforcement sans plus attendre des communautés dites « sous-régionales » qui quadrillent le continent, communautés parmi lesquelles figure en bonne place la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale.

° La seconde est la modernisation de l’Union africaine dans son ensemble que des conflits internes comme celui qui déstabilise depuis des années l’Ethiopie, dans la capitale de laquelle – Addis-Abeba – est installé son siège, rendent dangereusement instable et qui, de ce fait, devra tôt ou tard migrer vers un pays stable.

Alors qu’une nouvelle année est sur le point de s’ouvrir, rien n’est plus important, du moins le pensons-nous, que de renforcer la gouvernance collective de l’Afrique afin que la Chine, l’Europe, les Etats-Unis, l’Inde, la Russie ne tentent pas de jouer la carte de la division comme leurs dirigeants sont plus ou moins visiblement tentés de le faire aujourd’hui.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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