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Le cas HulotMercredi 29 Août 2018 - 20:43 Soyons clairs : au-delà de l’agitation politique qu'elle provoque en France, la démission surprise du très populaire ministre d'Etat, Nicolas Hulot, lance à l'humanité, dans son ensemble, une alerte rouge que personne ne doit feindre d'ignorer. Elle montre, en effet, qu'en dépit des nobles engagements que prennent leurs gouvernants afin de sauver la planète du désastre écologique qui la menace, les puissances industrielles, premières responsables de ce drame en gestation, sont incapables de tenir leur promesse de mettre de l'ordre dans la gouvernance climatique. Avec, à terme rapproché, tous les drames qui découleront de cette incapacité à agir dans le bon sens, c'est-à-dire à imposer les règles qui permettraient de protéger efficacement notre environnement. Le geste spectaculaire accompli ce 27 août 2018 par Nicolas Hulot n'est pas autre chose que le lancement vigoureux d'un pavé dans la mare mondiale. Il dépasse de très loin la France, son président Emmanuel Macron, son chef du gouvernement Edouard Philippe, sa classe politique, son opinion publique et a certainement été pensé, voulu, préparé de longue date par son auteur dans le but de provoquer sur les cinq continents les ondes, voire même les vagues qui seules amèneront les peuples de la planète à se mobiliser un jour dans le bon sens. L'agitation provoquée par ce départ bien orchestré et probablement longuement mûri en apporte dès à présent la preuve. Pour en comprendre la véritable signification, il faut avoir présent à l'esprit le fait que la lutte contre le dérèglement climatique porte en elle une modification profonde des règles qui régissent depuis près de deux siècles le monde très industriel, très financier, très capitaliste dans lequel nous vivons. Si, d'une manière ou d'une autre, les tout puissants lobbies qui s'emploient dans l'ombre à protéger leurs intérêts matériels ne modifient pas fondamentalement leur comportement, leurs pratiques, les Etats et les gouvernements de l'hémisphère nord s'avèreront incapables de respecter leurs engagements. Et c'est très précisément ce qu'a voulu faire comprendre l'éphémère ministre français de la Transition écologique. Que l'on aime ou pas Nicolas Hulot, prenons donc la juste mesure de l'alerte générale que porte en elle sa démission surprise.
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