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Arrêtons de fuir d’autres ministères pour des régies financières !

Mercredi 18 Septembre 2013 - 18:57

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Le cri du cœur vient à la fois des tutelles des départements ministériels, autres que celles des régies financières, et de la population qui le constatent. Et parmi les ministères fuis par les fonctionnaires de l’État, on peut citer pêle-mêle l’Enseignement, les Affaires sociales, la Fonction publique et la Culture. Pour ces « déserteurs définitifs » desdits ministères, ceux-ci leur servent seulement de tremplin pour rentrer dans la fonction publique.

Et parmi les méthodes qu’ils emploient pour émigrer dans d’autres ministères, il y a l'officielle, c’est-à-dire le concours ou test que les spécialistes des sciences sociales appellent mobilité socioprofessionnelle horizontale. D’autres par contre usent de méthodes sournoises, comme monter des dossiers composés de pièces non conformes, tels que des certificats médicaux douteux, qui ne permettant pas aux intéressés d’exercer dans tel ou tel département ministériel. Objectif : changer de département ministériel.

Quels sont les ministères où ces « déserteurs » veulent aller ? Évidemment, disent ces derniers lorsqu’on les interroge, ce sont, pour ne citer que certains, le Commerce, les Petites et Moyennes Entreprises, l’Économie, les Finances, l’Équipement et Travaux publics et les Eaux et Forêts. Pourquoi cette affluence massive de fonctionnaires dans ces ministères ? La réponse la plus immédiate, selon eux, est, semble-t-il, que ces départements seraient des « gisements d’argent ». Et pourtant, que l’on veuille ou non, chaque département ministériel est sensé recevoir annuellement de la part de l’État un budget pour son fonctionnement. Pourquoi alors ces gens-là qualifient-ils certains ministères de « gouffres d’argent » ?

Et à cette allure, si des mesures ne sont pas prises pour freiner ces agissements, on risque de se retrouver avec des départements ministériels qui ne sont fonctionnels que par leur cabinet, et la kyrielle des fonctionnaires affectés continuera d’errer ici et là à la recherche d’autres départements ministériels « plus juteux ».

Il y a quelques années, une tutelle d’un département ministériel prenait la mesure d’arrêter cette fuite des travailleurs pour d’autres départements, et la mesure avait eu un énorme succès, mais après on n’en parla plus. Ce même cri a été récemment entendu d’une tutelle d’un département ministériel qui a constaté que ce comportement blâmable de « fuite » de certains ministères par des fonctionnaires causait du tort à d’autres départements.  Étant donné que la grille indiciaire dont il est question maintenant arrangera progressivement sur un intervalle de trois ans la situation de solde des fonctionnaires de l’État, à quoi bon continuer de vivre ces immigrations calculées vers des régies financières ? Pire encore, par effet de pléthore, il y a des bureaux où l’on ne sait plus à qui s’adresser parce que tout le monde est « inspecteur » soit des impôts, soit des douanes, soit du commerce, quelle honte !

Le problème du dépeuplement de certains ministères au profit d’autres est une épine sous le pied des pouvoirs publics, et il faut trouver rapidement des solutions. Il est quand même inconcevable aujourd’hui qu’à chaque fois qu’il y a recrutement au niveau de la fonction publique, l’Enseignement, les Affaires sociales et la Santé aient leur quota, mais curieusement des déficits en personnel continuent à être signalés dans ces départements ministériels. À dire vrai, tous les départements ministériels se valent, et c’est la conjugaison de leurs activités sectorielles qui donnent un sens au tissu social national structuré en compartiments et secteurs de vie.

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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