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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015 (6)1970

Jeudi 18 Février 2016 - 10:23

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1970, c’est un kaléidoscope d’informations variées : Tentative de  coup d’Etat de l’ex-lieutenant Kinganga ; Mgr Emile Biayenda, archevêque coadjuteur de Brazzaville, est sacré à Rome, le 17 mai 1970, en présence de l’ambassadeur du Congo en Italie, Ondziel ; Décès, le 3 septembre 1970 à Kintsaba (Boko) du patriarche de l’Eglise kimbanguiste au Congo, Samuel Matuba ; verdict du procès Bongo-Nouarra et de ses coaccusés, Tantsiba, Badenga et Apanga ; Dans la nuit du 24 au 25 septembre, Maurice Niebou, un vétéran du cyclisme congolais meurt. Il est fauché par un camion. La Société congolaise du disque (Socodi) dirigée par Taty « Sabrosso » démarre ses activités le 1er septembre 1970, après une période d’expérimentation du 1er mai au 1er août 1970.

 Mais la grande information de cette année 1970 est la signature, sur le fleuve Congo, du Manifeste du 16 juin. On le sait, depuis 1968, les relations entre Kinshasa et Brazzaville  sont glaciales, suite à l’assassinat de Pierre Mulélé, à son retour à Kinshasa, après un transit par Brazzaville. Pour tenter de les réchauffer, un projet de manifeste est proposé par Jean-Bedel Bokassa, président de la République Centrafricaine, à ses homologues des deux rives. Sans succès. De nombreuses péripéties ont émaillé les relations entre Kinshasa et Brazzaville depuis  l’affaire Mulélé : fermeture des frontières entre les deux pays, guerre des ondes, arrêt des relations téléphoniques et postales (1968), échec du coup d’Etat de Bernard  Kolélas, dans la nuit du 7 au 8 novembre 1969, et saisie d’une importante cargaison d’armes en provenance de Kinshasa. La République démocratique du Congo décide l’arrêt du trafic sur le fleuve Congo, après un timide rétablissement en début d’année. Au début de l’année 70, un autre coup d’Etat manqué, lancé de Kinshasa aggrave la tension entre les deux Congo.

Après de multiples tractations, signature, sur le fleuve Congo, du Manifeste dit du 16 Juin 1970, par les présidents Mobutu et Ngouabi, en présence de  leurs homologues Bokassa(RCA), Tombalbaye (Tchad), Bongo (Gabon). Assale représentant personnel du président Ahidjo du Cameroun. Dans ce texte, ils déclarent d’une même voix : « nous nous  engageons solennellement à mettre tout en œuvre pour sauvegarder et consolider la paix et la coopération entre les deux Congo, afin d’assurer la coexistence pacifique entre nos États, pour une meilleure compréhension et pour l’amitié indéfectible et permanente de nos peuples frères.

À cet effet décidons dès aujourd’hui :

  1. D’ouvrir les liaisons téléphoniques, télégraphique, postale et télex,
  2. D’ouvrir le trafic fluvial entre les deux capitales (Brazzaville et Kinshasa),
  3. De créer une commission permanente groupant les représentants de tous les États présents. Cette commission a pour but :
  1. De fixer les modalités d’ouverture du trafic prévu au point deux ;
  2. De favoriser les rencontres et les échanges à tous les niveaux politique, administratif, et technique en vue de résoudre définitivement le contentieux existant entre les deux pays.
  3. Cette commission se réunira alternativement à Kinshasa et à Brazzaville sur convocation de son président.
  1. De mettre fin à toute forme d’attaques personnelles par la voie des ondes et à tout acte de nature à troubler le climat de sérénité qui doit régner dans les relations entre les deux Républiques sœurs.
  2.  De régler conformément à l’esprit du présent manifeste et dans l’immédiat tous les problèmes relatifs à la sécurité des deux pays et qui sont de nature à perturber la bonne entente entre les deux Républiques, notamment de nous communiquer réciproquement et sans délai la liste des personnes jugées suspectes par chacun des gouvernements et de les éloigner systématiquement des territoires de nos États respectifs ;
  3. D’autoriser le survol des espaces aériens des deux pays conformément aux accords et conventions de l’Oaci (Organisation de l’aviation civile).
  4. De rétablir les relations diplomatiques entre les deux gouvernements, l’échange effectif des missions devant intervenir dans les meilleurs délais.

Suite à la signature du Manifeste du 16 juin et des travaux de la commission permanente tenue à Brazzaville du 8 au 9 juillet 1970, le trafic fluvial entre les deux Congo reprend le 16 juillet 1970.

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MFUMU

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